6monts en balade

Alors voilà, 21 jours de marche (22 en montagne du 27/07/12 au 17/08/12).13 jours pour la première moitié jusqu'Arrens Marsous. 8 jours pour la deuxième moitié.

Entre 450 et 500km parcourus, 23176m de dénivelé positif, et un peu moins de négatif...

Paysages magnifiques, faune et flore a tomber par terre.

Grande expérience pour moi qui n'ai jamais randonné plus qu'à la journée.

L'objectif est atteint, je me sens bien, même si la solitude n'est pas facile à vivre tous les jours, j'ai pu gagner de la confiance et me dépasser et ça ça fait du bien.

Suite l'année prochaine...?..

démarrage en montée douce jusqu'au lac d'Oo (à retenir pour les mots fléchés...), charmant lac alimenté par une cascade

Et puis ca grimpe encore.

Ce doit être psychologique mais j'ai l'impression que de savoir que c'est bientôt fini, mon corps se relâche et les douleurs reviennent...

J'apprécie la hauteur une dernière fois...

et puis descente interminable mais pas trop sportive jusque Superbagnière par d'abruptes sentiers en balcons.

Là bas, il y a le telephérique qui descend jusque Bagnière... la collègue de la veille m'a avoué avoir "tricher" en l'empruntant... j'hésite... je vais voir les prix, on sait jamais... c'est trop cher, je commence à partir... et là... le gars du téléphérique m'appelle et me fait passer en douce... donc je triche... j'économise 1200 de dénivelé négatif et je crois que ça se prend...

je trouve mon camping et.......... c'est la fin de mon périple...

je prends mon temps ce matin...

démarrage à 10h (église) et ça monte sévère, traversée de village et ça monte encore...

L'orage d'hier ne s'est pas produit et il fait maintenant 40°C... j'ai chaud...

Ca finit par redescendre jusque Loudenvieille, je cours (bah oui, c'est plus rigolo...).

Après mon repas, ça grimpe encore... par un joli sentier en balcon et puis ça grimpe encore plus sévère dans une jolie vallée. A la fin je regarde encore les crecerelles et les chocards se voler dans les plumes mais mon rythme et ralenti...

Arrivé au col d'Esquierry

je me pose et je rencontre un gars avec qui l'on discute longtemps. Et puis on se motive à descendre et là... putain de descente en lacet qui pourrait presque relancer la douleur dans mes genoux...

On arrive aux granges d'Astaut, on se sépare et je m'installe à côté d'une dame qui fait le GR10 (une GRiste on dit...) dans l'autre sens... on échange quelques combines et puis au lit... demain c'est le dernier jour...

Je me lève sous les regards étranges de certains voisins... et je commence l'ascension jusqu'au col de Madamet, très belle vue sur les lac d'Aubert et d'Arlan.

je passe les lacs, j'arrive à celui de l'Oule, affreux lac de barrage (vous aurez compris que j'aime pas les lacs de barrage....) et je remonte avant de prendre mon repas.

Et puis je me remet en route... faut pas trainer y a le ciel qui se grise, l'orage n'est pas encore arrivé... je continue de monter, je passe par des montagnes vertes et rondes (les montagnes à vache comme on les appelle par ici). Et puis descente en courant, deux heures de course effreinée... Ca fait peur mais qu'est ce que c'est rigolo... et puis y à pas le choix faut arriver avant l'orage...

J'arrive à Vieille-Aure, charmant village où... je bois une bière... avant de reprendre mon sac et mes bâtons pour Bourisp, village voisin, où je plante ma tente au camping. Ca commence à faire beaucoup de camping me direz-vous, mais je crois que j'ai besoin de me rapprocher des gens, ça me manque un peu... D'ailleurs le soir, j'erre, en espérant rencontrer quelqu'un... Au lieu de ça je fini un peu bourré en terrasse, je cogite trop, c'est décidé je m'arrêterai à Bagnière de Luchon. La solitude a ses limites.

petite journée...

En effet, après quelques courses je me galère pendant des heures sur internet (la connexion est supra merdique).

Interrogatoire improvisé par les gendarmes qui sont à la recherche d'un homme bizarre, seul qui marcherait dans la montagne et qui aurait agressé un vieu au couteau... je sens comme un malaise... mais bon...

Je redémarre vers 17h, après m'être renseigné sur la météo... orage prévu ce soir ou demain... je marche donc jusque la cabane d'Aygues cluses où je pense pouvoir être tranquille pour dormir...

je suis une rivière dans la vallée

Surprise, après 4 - 5 de marche.... y a déjà du monde sur place... et on me regarde plutot bizzarement... J'apprendrai le lendemain que tout le monde m'a pris pour le tueur de Barrège... soirée bizzare donc, ce qui ne m'empêche pas de discuter avec quelques voisins avant de me pieuter...

la nuit fut difficile à cause des vents qui applatissent ma tente sur moi, mais bon elle a tenu le choc la petite.

J edémarre tôt je pense et je marche, je marche...

montées à flancs de montagne par des sentes au milieu des bruyères et des genèvriers et puis descente par une sapinière et puis par une forêt de hêtres et puis les buis et les noisettiers... (c'est rigolo comment on passe d'un milieu à un autre).

c'est très beau... jusque la route qu'il faut suivre sur 3 à 4km. A celà s'ajoutent barrages, tuyaux et fils haute tension qui défigurent les montagnes...

je mange en bord de route...

et puis je m'approche de Luz st sauveur, en passant par le pont Napoléon, j'y arrive à 15h (église). Le mec d'hier n'a qu'à bien se tenir... et il a pas fini d'être surpris... en effet à l'office de tourisme je suis reçu comme une merde et je décide de pas m'arrêter là et de pousser jusque Barrège.

Je passe par le GR10F, une variante qui est sensée me faire éviter trop de dénivelé mais... quand même, ca grimpe. Il me fait passer par de très beaux villages (Viella, Viey, Sers) tout en escaliers.

Et puis j'arrive à la ferme St Justin... je mange une tite glace et discute avec le gérant, un ancien Accompagnateur en montagne/ berger, reconverti. Une longue pause chez lui, fort sympa.

Je me remet en route pour arrivé à Barrège vers 20h...

je me pose au camping (cage à lapins). Demain j'irai sur le net mettre à jour le blog...

réveil tôt apparemment...

et puis c'est l'ascension jusque la Hourquette d'Ossoue (2734m), le plus haut passage du GR10...

Hors GR, il est possible de monter jusque le sommet du petit Vignemâle (3032m...), j'hésite... et puis me dis que j'aurai pas l'occasion tous les jours...

pas déçu, c'est.... magnifique (je sais que c'est un mot souvent employé dans ce blog mais bon....), c'est magique avec la mer de nuage en dessous et une vue sur les sommets...

on se sent rien, et on se sent vivre en même temps...

Et puis descente dans la vallée en passant par les grottes de Bellevue et la gorge "Baranco d'Ossoue", impressionnant, vertigineux même à certains endroits... (mais j'ai plus le vertige alors...).

j'arrive sur un très joli plateau et au lac du barrage d'Ossoue où je me pose pour manger.

Et c'est reparti... je marche, je pense beaucoup, trop peut être...

J'arrive au refuge CAF des granges de Holle, je bois une tite bière et discute avec un mec que j'ai déjà pas mal croiser sur mes lieux de bivouac précédents. Ca me fait du bien de discuter avec quelqun... Je lui expose mon projet d'arriver à Luz St Sauveur le elndemain, cela lui parait difficile...

je me donne un bon coup de motiv' et je marche jusqu'au refuge de Saugué où je bivouaque.

Toujours sans heure, je démarre...

je rate une balise, et impossible de retrouver mon GR... c'est pas grave je trouve d'autres sentiers en forêt mais je crois bien que j'ai rallongé l'itinéraire...

A cauteret, ravitaillement pour 3 jours en autonomie jusque Luz st Sauveur, parce que je choisi le grand itinéraire, celui qui fait le détour par le parc et la plus haute altitude du GR.

Je bouffe un américain !!! (alors ca fait mal si on s'attend aux mêmes portions que chez nous...)

Et c'est reparti... Je sais pas si c'est un certain coup de telephone qui me travaille mais j'avance vite, j'ai une sacrée cadence, ça m'évite de trop penser....

je longe un cours d'eau et plein de cascades jusqu'au pont d'espagne

et puis je continue l'ascension dans une superbe sapinière.

Les rochers sur lesquels je marche semblent couverts de veines, c'est beau...

Je passe par le lac de Gaube et je continue à monter, j'ai l'impression que ca ne s'arretera jamais...

Le temps est bon jusque là, pourtant ils prévoyaient de l'orage... Je comprend alors que les nuages ne viennent pas d'en haut... mais d'en bas... les nuages me rattrappent, on fait la course jusqu'aux Oulettes. J'arrive en tête à l'air de bivouac, ils stagnent 20m en dessous... Il y à plein de tentes !!! je m'installe dans un très fort vent froid et humide.

Ah oui j'oubliais... pour pas changer... c'est magnifique !!! au pied de la face Nord du Vignemâle, il y a vue sur le dernier glacier des Pyrénées... je suis à 2151m, le plus haut bivouac jusque là.

Ah bah... si... réveillé par un cheval dans la nuit... j'ai dû lui faire peur, il a rué (j'ai eu peur...) et s'est barré en galopant... Du coup j'ai monté la moustiquaire, faudrait pas se faire écraser par un cheval en dormant... Ca m'a permis de voir les étoiles filantes...

Réveil aux aurores, plus de feu pour mon café... pas grave, je sors le briquet de secours... il marche pas... je sors les kit allumettes de survie...

Arrivée Arrens à 8h45 (église), petit ravitaillement, visite de la maison du parc et La Poste... où je me libère de 2kg de bordel dont je ne me servais pas ou pas trop... (tongs, une gourde, un tee shirt, un caleçon, le pantalon de k-way, deux livres finis de lire, et le topoguide des pyrénées occidentales dont je n'ai plus besoin...).

Et oui, j'en suis au premier quart... et j'ai changé de région d'ailleurs, je suis dans les hautes pyrénées maintenant (65). 270km jusque là...

Je redemarre en passant par l'arboretum (je révise mes arbres) et je descend à Estaing, puis je remonte au lactouristique à mort où on peut même pas se baigner... -j'attendais que ça , j'ai trop chaud-

je mange un bout et je redémarre jusqu'au col d'Ilhéou (2242m) soit 1350m de dénivelé depuis arrens... très difficile sans ombre. heureusement qu'il y à le torrent pour se rafraichir...

De là-haut je descend entre les chevaux, vaches et brebis jusqu'au lac d'Ilhéou... vous allez dire que je radotte mais c'est tout simplement magnifique, paysage de rêve.

Nous sommes dans le parc mais le bivouac y est autorisé, je m'installe et rencontre des pêcheurs du coin et un berger de 17ans (et ses 440 brebis...), ils me payent le ricard, on discute tranquillement.

Je me lève avant que le soleil ne passe la montagne.

En forme, mais... plus d'eau... j'en trouverai une demie heure plus tard, y à qu'à demander...

je quitte mon vallon et monte jusque la Hourquette d'Arre. Après quelques arbres ("les derniers avant longtemps" dixit le topoguide), je monte à travers les pierriers, encore une fois... lunaire... très beau aussi.

Obligé de faire une pause fromage, me sens tout faiblard...

Il y a de la neige ça et là... Je passe la Hourquette... vue de dingue (2465m, le plus haut jusque là...).

Et puis je descend en coupant jusqu'au lac d'Anglas où je me jette dans l'eau (toilette et lessive obligatoire...).

Et je continue à descendre jusque Gourette, affreuse station de ski. J'y arrive à 14h me dit-on, la superette n'ouvre qu'à 15h30... obligé d'aller boire une bière...

Ravitaillement, pique-nique et c'est reparti jusqu'au col de Torte (1799m) et redescente. Une petite baignade en rivière, pause madeleine (de Proust?, en tout cas je savoure le moment...).

et oui je pose....

Me demandais si j'allais pas rester là pour la nuit mais y à encore du soleil là-haut... alors je re-re-grimpe jusqu'au col de Saucède (1525m). Je commence ma descente et m'arrête devant une cascade géante... je dormirai là cette nuit...

Je tente la belle étoile, y à qu'à espérer ne pas se faire réveiller par les chevaux ou les vaches...